Samedi 7 septembre
Départ d’Annecy à 14h pour le MontDore. Le site d’hébergement est le centre Touristra Vacances de la Prade Haute situé à la sortie du Mont Dore en direction du Sancy.
Après 4h 30 de trajet pause comprise sous une pluie d’orage, nous pouvons nous installer. Le centre dispose d’équipements et de services fort utiles en cas de mauvais temps ou pour la relaxation après l’effort (piscine, jacouzzi, hamam …).
La semaine est prévue par la météo comme perturbée. Le programme prévu initialement doit donc composer avec cette situation.
Dimanche 8 septembre
Pas de miracle, il pleut. La randonnée prévue était un circuit facile partant du lac de Guery pour atteindre la Banne d’Ordanche (lieu historique du vol à voile français) et revenir par le puy Gros au dessus de la Bourboule.
En remplacement je propose le matin une promenade dans le Mont Dore et l'après midi une visite le long de la Couze Chambon pour découvrir Chambon du Lac, Saint Nectaire et Murol. Jean Paul qui terminait sa cure au Mont Dore nous a rejoint pour cette visite.
Le lac Chambon est un lac peu profond (4m) crée par une coulée de lave du Tartaret qui a barré la vallée. C’est le cas pour plusieurs lacs de la région (Aydat par exemple). Les sédiments le comblent lentement, mais il nous survivra largement.
Des fossiles d'insectes et de feuilles d’arbres (feuillus) contemporains des événements volcaniques ont été trouvés au bout du lac dans des cinérites (cendres).
Après une pause le long de la rive nous poursuivons vers Saint Nectaire. Cette petite station thermale est surtout renommée, en dehors de son fromage, pour sa magnifique église romane du XII ème siècle située au dessus du village.
Si on est à Saint Nectaire, on se doit d'aller à Murol qui se trouve juste à coté. Murol se repère de très loin par son château médiéval perché sur un promontoire. Le château très délabré jusque dans les années 80 a été progressivement restauré pour les parties qui peuvent encore l’être. Paradoxalement, ce sont les ajouts des siècles récents qui on le moins résisté.
En arrivant sur place (sous la pluie), nous apprenons qu’une animation est en cours sur le thème de la vie au château au moyen âge. C’est ainsi que l’on apprendra les subtilités de la fabrication d’une cote de maille.
Lundi 9 septembre Les cascades
Le temps n’est pas très engageant mais la pluie n’est pas prévue. Je décide de faire la randonnée du tour des cascades qui commence de la même manière que celle qui était programmée, mais au lieu de prendre la direction du Sancy par le roc de Cuzeaux, on part à l’opposé vers le col de la Croix Saint Robert et le puy de l’Angle. Le départ est assez raide vers la Grande Cascade jusqu’au plateau de Durbise qui porte bien son nom ! d’autant qu’arrivés au col, nous sommes accueillis par un vent à décorner les bœufs. Par chance la tente de ravitaillement montée pour le trail organisé le weekend précédent, est toujours là. Nous en profitons pour faire une pause à l’abri. La montée du puy de l’Angle serait une formalité sans ce vent et un chemin boueux transformé en patinoire. Un gros effort est fait pour canaliser les randonneurs et éviter de dégrader toute la pente, mais du coup le sentier est ravagé.
Quelques éclaircies nous attendent en haut du puy de l’Angle entre les nuages balayés par les vents. Nous poursuivons vers le puy de Monne et le puy de la Tache. Ce dernier est intéressant sur le plan minéralogique. Alfred Lacroix dans son encyclopédie y a décrit des hematites et les enclaves de roches diverses remontées par la lave. En refroidissant elles se fissurent et de nouveaux cristaux se forment, des zircons, grenats saphirs etc. Au sommet il y a un abri en dur qui sera le bien venu pour se protéger du vent pour le pique nique. Devant nous se dessine la chaîne des puys et à gauche le lac de Guery et un peu en arrière l’extrémité de la Roche Tuillière.
La descente du puy de la Tache sur un sentier approximatif nous amène au niveau du col de la Croix Morand appelé aussi col de Dyane. Nous amorçons ensuite la descente vers le Mont Dore. Au passage se trouve la cascade de Queureuilh, moins visitée que la Grande Cascade mais tout aussi attrayante. Plus loin nous passons par le cimetière paysagé avant une remontée un peu lassante des rues du Mont Dore.
Mardi 10 septembre Lacs Pavin et de Montcineyre
Le brouillard étant surtout installé au nord du massif, l’option d' une randonnée coté sud semble s’imposer. Ce sera donc un circuit qui part du lac Pavin. Arrivé sur place le temps est assez dégagé bien que nuageux. Le premier objectif est de monter au puy de Montchal qui domine le lac Pavin, qui au passage dépasse le lac d’Annecy en profondeur (92 m). Le lac est un maar c’est à dire un lac formé dans un cratère d’explosion. Ce type de cratère se produit lorsqu’une montée de lave rapide traverse une nappe phréatique. L’eau au contact de la lave à 1500 ° est vaporisée instantanément et génère une explosion.
Le puy de Montchal est couvert de forêt sauf le centre du cratère qui est environ 30 m plus bas. L’objectif suivant est le puy de Montcineyre (le mont des cendres) et son lac. Six km nous en séparent qui sont vite avalés, dans un décor de landes et de prairies. Ce lac est peu visité comparé au lac Pavin et encore moins à cette saison si ce n’est par des chasseurs de passage dans le secteur. Quelques rayons de soleil se montreront pendant le pique nique, sans pour autant faire sortir la crème solaire. Le retour s’effectuera par le coté nord du lac.Le très beau village de Besse en Chandesse est sur le chemin du retour, nous en profiterons pour admirer ses ruelles toutes en nuances de gris des façades et des toits de lauzes en pierre volcanique.
Mercredi 11 septembre Le Sancy
Comme pour l'Everest, il faut guéter la fenêtre météo,c'est bien le seul point commun. Ce mercredi des promesses d'éclaircies ne laissent pas de choix, il faut tenter l'ascension du Sancy par sa face ouest. Le trajet prévoit une remontée du val de Courre, un passage sur l'arête et la montée vers le sommet.
Nous partons du centre, 3 km seulement nous séparent du bas du Sancy et permettent un bon échauffement. Le val de Courre (sur la droite quand on regarde le Sancy depuis le Mont Dore), est encore un peu dans les brumes. On distingue cependant les lames rocheuses qui se découpent au dessus de nous et qui sont les restes des intrusions de laves après l'érosion. En fait ce strato volcan du Sancy à perdu de sa superbe au cours des millénaires. Il devait mesurer 2500 m et il ne reste plus que des lambeaux rocheux et de la cendre, survivants de son effondrement et des glaciations. La vallée du MontDore et de la Bourboule n'est que la trace d'un ancien glacier qui a occupé l'ancienne caldera (relief circulaire restant après l'effondrement du volcan sur lui-même). Trêve de géo-bavardage, nous progressons en direction d'un col situé au niveau de l'arête. Au passage nous rencontrons des aconit (casque de Jupiter et non pas de Vénus comme je l'ai dit tout au long de la semaine) d'un bleu magnifique mais très toxiques (aconitine).
Le col est enfin là et entre les nappes de brouillard nous apercevons la région sud du Sancy. Avec un temps clair nous aurions vu les monts du Cantal, mais on aperçois quand même les lacs Chauvet et Pavin.
Nous continuons le long de l'arête un sentier sans difficulté mais qui réclame un peu d'attention. Les trouées dans le brouillard laissent entrevoir les formations de trachy-andesite, roche appelée aussi sancyite mais que visuellement de loin on ne distinguera pas d'un basalte et forme également des orgues. De près c'est une roche grise souvent à gros éléments de sanidine qui ressemblent à des sucres en morceau. Trois quart d'heure plus tard, nous atteignons le pas de l'âne et le parcours normal vers le sommet.
Les touristes qui montent par le téléphérique empruntent maintenant un escalier en bois jusqu'au sommet. Au fil des années les milliers de promeneurs avaient dégradé la plupart des accès autour du sommet et laissé des pentes complètement décapées. Un gros effort de végétalisation a été entrepris ces dernières années et s'avère efficace.
Le sommet est occupé par une superbe table d'orientation qui ne nous sera pas très utile vu les rares éclaircies auquelles nous avons droit. On cherchera la Tournette une autre fois ! Après la photo de groupe nous descendons vers la face est du Sancy pour trouver un endroit de pique-nique à l'abri du vent au lieu dit le Pas de la Grange. Nous nous installons face à la vallée de Chaudefour qui sera un prochain objectif. Le retour vers le centre se fera sur le coté des pistes. Un retour par le roc de Cuzeaux et la grande cascade aurait été plus sauvage mais un peu trop long.
Jeudi 12 Les roches Tuillières et Sanadoire
Une chose est claire, il faudra faire avec la pluie. Dans la liste des randos prévues, une d'entre elles est compatible avec ces conditions ce sont les roches Tuillières et Sanadoire. En effet nous restons à une altitude modérée ou le brouillard n'est pas trop épais. De plus ces roches sont deux édifices volcaniques de taille modeste. Un circuit complet était prévu, nous en ferons une moitié dans la matinée, l'autre moitié ayant moins d'intérêt. Le départ se fait à partir d'une carrière qui se situe au pied de la roche tuillière. On y accède par une petite route qui part du parking du lac de Guery en direction de Rochefort Montagne. Cette carrière se justifiait par la nature de la roche, une phonolite ( phonos lithos pierre qui émet un son) et qui se débite en tuiles. Cette roche contient aussi de l'analcime, petits cristaux transparents à nombreuses faces quand ils sont dans des fissures, ou plus couramment sous forme de taches blanches dans la roche. Nous partons dans le vallon qui sépare les deux roches en direction du petit hameau de Douharesse pour revenir en direction de la roche Sanadoire que l'on contournera par l'est. Nous passons devant un superbe buron, le chalet d'alpage auvergnat typique. Le belvédère de la roche Sanadoire ne nous apportera malheureusement rien de plus et nous revenons au point de départ.
L'après midi, rien n'est prévu sinon de profiter de ce temps pour visiter l'église d'Issoire et le village de Montpeyroux perché sur un colline et dont la tour domine la fin de la Limagne au nord, le début du Livradois et la vallée de l'Allier au sud. A l'ouest il fait face à la chaîne des volcans du Sancy et du Puy de Dôme. Au retour nous faisons une halte à la ferme de Bellonte au dessus de Saint Nectaire pour faire le plein de fromage.
Vendredi 13 la Vallée de Chaudefour
Dernière grosse randonnée de la semaine qui doit nous amener dans ce vallon sauvage et protégé. Le départ se fait à partir de l'ancienne station de Chambon des Neiges. Station défunte, victime de l'euphorie de l'or blanc des années 70. Peu de pistes, pas très attrayantes, manque de neige etc … Les remontées ont d' ailleurs été démontées. Le départ s'effectue à partir de l'ancien parking ou subsiste seulement un restaurant. Au bout de ¾ heures de marche, on atteint la vallée proprement dite. L'érosion a laissé deux necks, l'un bien connu des amateurs d'escalade, la dent de la rancune et la Crête de Coq.
Nous traversons ce vallon, repeuplé de chamois et de mouflons, et qui est protégé pour conserver sa flore et son caractère sauvage. Nous poursuivons coté est pour monter en direction du Sancy. Le brouillard est présent jusqu'à mi pente et ne semble pas vouloir se dissiper. Nous avons juste le temps d'apercevoir les pentes sud qui mènent à Super Besse. Nous passons à coté de l'arrivée d'une des remontées mécaniques pour nous enfoncer définitivement dans le brouillard. Ainsi nous rejoignons le point le plus haut qui fait jonction avec le domaine du Mont Dore : le Col de la Cabanne. De ce fait nous repassons par l'endroit ou nous avons piqueniqué lors de la rando du sommet du Sancy. Mais cette fois il faudra composer avec le brouillard et le froid (moins de 10°) et se passer de la vue. Très vite nous reprenons notre chemin vers le puy de Cacadogne. Nous quitterons le brouillard bien plus bas, sans avoir vu la moindre bête sauvage. Seul un magnifique arc-en-ciel vient nous consoler en fin de parcours.
Conclusion :
La méteo à singulièrement perturbé cette semaine. Heureusement cette région s’accommode assez bien d'un temps variable, il faut un peu de brume mais pas trop, pour donner un peu de mystère à ces sommets pas très élevés. Comme dans les Alpes, la fin de l'automne donne des paysages magiques lors de quelques journées privilégiées, mais difficiles à prévoir.
Une randonnée avait été prévue dans la chaîne des puys près du Puy de Dôme. La météo n'a pas été suffisamment favorable pour faire ce parcours. Il faut un temps clair pour profiter de la vue sur les volcans.
Je remercie les participants pour leur abnégation devant des conditions de randonnée pas toujours faciles mais à part le jeudi matin nous avons quand même évité la pluie. Heureusement, le soir, beaucoup ont effacé ces désagréments météorologiques par des activités thermoludiques présentes dans le centre.